Édition spéciale - les actes du colloque : "La Tunisie dans le contexte euroméditerranéen en mutation/ Islamismes, transitions démocratiques et mutations économiques"

L’édition spéciale en reprend les interventions principales. Quelles lectures peut-on faire aujourd’hui du « Printemps arabe » ? Telle-est la question majeure posée suite à l’accès de l’islam politique au pouvoir, aux lendemains des dissidences hâtivement baptisées « Révolutions ». Trois ans après les faits, les immenses espoirs engendrés ont laissé place aux doutes, désillusions et désenchantements.

Et il n’a pas manqué d’inguérissables sceptiques pour rappeler que cette partie du monde, par une sorte d’essence ou de fatalité, est réfractaire à l’entrée dans la grande Histoire et semble condamnée à osciller entre autocratie et théocratie. Longtemps victime d’un autoritarisme implacable et immuable, le Monde Arabe est aujourd’hui l’épicentre de séismes colossaux qui tardent à enfanter d’une démocratie apaisée. La fièvre du changement qui s’en empare exagère des tensions longtemps refoulées, politiques, économiques, religieuses, confessionnelles, idéologiques, toutes instrumentalisées et amplifiées par le jeu des Nations sur le plan régional et international.

Aussi bien en Libye, en Syrie, en Irak, comme au Yémen, les délires djihadistes se confondent avec les haines d’ordre tribal et confessionnel. Ils engagent la région dans des guerres d’un autre âge et se font, comme à l’accoutumée, les instruments d’agendas transnationaux qui, de loin, les dépassent. Cette partie du monde semble promise aux démons de la fragmentation et de la régression.

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